- avoyer
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I.⇒AVOYER1, subst. masc.Dignité de premier magistrat dans certains cantons suisses :• ... la table de la diète des treize cantons. C'est une magnifique table du seizième siècle, (...) autour de laquelle méditaient ces avoyers et ces landammans redoutés des empereurs; ...HUGO, Le Rhin, 1842, p. 378.PRONONC. ET ORTH. :[avwaje]. Ac. Compl. 1842 donne la var. avoier; Nouv. Lar. ill. cite St Laurent qui écrit avoyé : ,,Des avoyés représentaient les cantons à la diète de l'Empire.``ÉTYMOL. ET HIST. — 1319 avoyé (Rec. dipl., II, 68 ds Pat. Suisse rom. t. 2, p. 168 : Nos li Avoyé ... de Fribor); 1363 advoyez (Rec. diplom. du cant. de Frib., III, 180 ds GDF. Compl. : Je, Jehan Velga, advoyez de Fribor); XVIe s. avoyer (D'AUBIGNÉ, Lett. à M. Manuel ds ROB. : Vous ne communiquerez ce petit mot qu'à M. l'avoyer).Forme romande de avoué (EWFS2 et THOMAS ds Romania, t. 40, p. 106); la finale primitive -yé a été ensuite confondue avec -ier comme le montre le fém. -ière, -eresse (Pat. Suisse rom., loc. cit.).BBG. — BOUILLET 1859. — DUPIN-LAB. 1846. — Mots rares 1965. — PIERREH. 1926. — PIERREH. Suppl. 1926. — Pol. 1868.II.⇒AVOYER2, verbe.I.— Emploi trans.A.— Vx et inus. Avoyer qqn. Diriger, mettre quelqu'un sur la bonne voie. Avoyer une personne égarée (Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.).Rem. Attesté ds Ac. Compl. 1842, Lar. 19e, GUÉRIN 1892 et Nouv. Lar. ill.B.— TECHNOL. Avoyer une scie. Lui donner de la voie en écartant ses dents alternativement à droite et à gauche :• La dent [des scies à dents rapportées] étant plus large que le disque, ces scies n'ont pas besoin d'être avoyées.R. CHAMPLY, Nouv. encyclop. pratique, t. 11, 1927, p. 28.II.— Emploi intrans., MAR., inus. ,,Changer de direction, en parlant du vent quand il change de rumb`` (Ac. Compl. 1842). Le vent avoye, semble vouloir avoyer (Lar. 19e).DÉR. Avoyage, subst. masc.Action d'avoyer une scie. (1927, R. CHAMPLY, Nouv. encyclop. pratique, t. 11, p. 11 et 40; suff. -age).PRONONC. :[avwaje], j'avoie [
] (conjug. d'aboyer, cf. Ortho-vert 1966).
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. Ca 1175 aveer « mettre en chemin, diriger » (CHR. DE TROYES, Chevalier Lion, éd. W. Foerster, 4988 ds T.-L. : Einsi parlant la convea Tant qu'au droit chemin l'avea); ca 1175 pronom. « se mettre en chemin » (ID., ibid., 5808, ibid. : Maintenant se sont avoiiees, Si s'an vont grant joie menant), ,,vieux mot`` dep. Trév. 1752; 2. 1732 mar. (RICH. : On dit, sur la mer : le vent d'Est s'avoia, pour dire, commença à soufler, ou soufler d'un autre rumb. Il vient de voie et est non seulement fort vieux, mais bas); 3. 1922 technol. (Lar. univ. : Avoyer [...] Donner de la voie aux scies en écartant les dents).STAT. — Fréq. abs. littér. :20.BBG. — BÉL. 1957. — Forest. 1946. — Mots rares 1965.1. avoyer [avwaje] n. m.ÉTYM. 1319, avoyé; forme romande de avoué.❖0 Vous ne communiquerez ce petit mot qu'à M. l'avoyer.d'Aubigné, Lettre à M. Manuel.————————2. avoyer [avwaje] v. tr.ÉTYM. D. i. (XXe) dans ce sens; le v. est attesté en anc. franç. : aveier, avoier « mettre sur la voie », etc.; de 1. a-, voie, et suff. verbal.❖♦ Techn. Donner de la voie (I., C., 2.) à (une scie), augmenter l'écartement latéral de ses dents pour lui donner du mordant et accroître l'épaisseur du trait de scie. || Affûter et avoyer la lame d'une égoïne (au moyen du tiers-point et de la pince à avoyer).
Encyclopédie Universelle. 2012.